mardi 19 février 2013

Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe de Peter Eisenman





L'oeuvre
Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe
 Installation In Situ  Berlin 
19 000 m2

L'artiste
 Peter Eisenman 


Biographie



Peter David Eisenman est un architecte et théoricien américain, né le 11 août 1932 à Newark. Il vit et travaille à New York. Il est devenu la figure majeure de la déconstruction architecturale, celui qui régulièrement a intégré de façon explicite un questionnement philosophique dans son processus de conception.

Dès l’origine de son travail, Eisenman esquisse une réflexion sur la forme afin de rompre radicalement avec le rationalisme industriel issu de la tradition moderne dans les années 1960. Sa formation d’architecte explique son intérêt pour la forme.



Contexte historique (social, historique, artistique…)


Contexte Historique: Le Mémorial aux juifs assassinés d'Europe est un monument situé au centre de Berlin en Allemagne. Il commémore la mémoire des victimes juives exterminées par les nazis durant la seconde Guerre Mondiale. Il est situé entre la porte de Brandebourg et la Potsdamer Platz. 
Cette œuvre est édifiée dans un t précis: c’est une commande du pouvoir en place à la tête de l’Etat allemand dans les années 90, une œuvre commémorative dont le but est de préserver le souvenir et honorer une mémoire commune.

Contexte artistique: Eisenman est un architecte engagé. Il a une nouvelle conception de l’homme au sein de l’architecture: auparavant dans la tradition moderniste, l’homme est au centre de la construction et il en régit les proportions et les formes, ainsi les hauteurs de plafonds, la lumière, les formes et les proportions dites harmonieuses se formalisent. Mais chez des architectes comme lui, cette régularisation n’est plus en accord avec l’homme d’aujourd’hui qu’il considère instable, perdu, fragmenté et complexe.



Analyse


· Analyse iconographique (description de ce qui est représenté)
Sujet: Mémorial de l’Holocauste
Nature, genre: Installation In Situ
Format: 19 000 m2
L'architecte Peter Eisenman a réalisé sur le terrain nommé Ministergärten un "champ" de 2 711 stèles, celles-ci représentent la face émergée du mémorial. Sous ce champ de stèles, un centre d'information permet au visiteur d'appréhender l'extermination des juifs d'Europe. En sous-sol, le centre d'information retrace l'histoire du génocide dans quatre salles, dont la « salle des noms » où une voix prononce le nom de chacune des six millions de victimes accompagné  d’une courte biographie en anglais et en allemand. Il faudrait rester là des années pour les entendre tous.

· Analyse plastique (sur les formes, les couleurs, la matérialité, espace…)
L’espace: C’est une Installation In Situ. Les stèles de béton sur le terrain de deux hectares se trouve au cœur de la ville, jouxtant simultanément le tracé du mur de Berlin et l’ancien emplacement du bunker  d’Adolf Hitler.L’emplacement au cœur de la ville est lui aussi significatif. Berlin est la capitale de l’Allemagne réunifiée (chute du mur en 1991). Il rappelle l’histoire de l’Allemagne du XXème siècle et souligne la reconnaissance par le nouvel Etat allemand de sa responsabilité génocidaire du nazisme.  En effet, ce mémorial a été construit sur l’ancien no man’s land qui longeait le Mur. Le mémorial prend de la place et se montre très imposant.
Lignes et  formes:  La forme dominante est le quadrilatère. Des parallélépipèdes de béton sont alignés selon des lignes droites, posés côte à côte de façon mathématique. Le passage est  étroit (identique à la largeur des stèles: 95 cm) entre les blocs de hauteurs différentes (30 cm à 5 cm). De fait, parfois le spectateur domine le champ de pierre qui semble en mouvement. Il fait presque 3 terrains de foot.
Les volumes géométriques sont positionnés de telle sorte que le visiteur effectue un parcours. Il n’y a pas de représentation figurative. Cette œuvre tient à la fois de la sculpture et de l’architecture. Pour ce Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe, il a donc conçu un mémorial basé sur la forme du parallélépipède plutôt que sur une forme sculpturale comme l’aurait fait un artiste sculpteur.
Matières, textures: Les stèles sont lisses et froides.
Les couleurs: La couleur dominante est le gris, la couleur du béton. Celle-ci varie en fonction de la lumière. Les différentes hauteurs des blocs laissent plus ou mains passer la lumière.
Effet sur le spectateur: La sobriété des stèles alignées renvoie un certain malaise chez le spectateur. Les stèles sont censées produire une atmosphère de malaise et de confusion, représentant un système supposé ordonné qui a perdu le contact avec la raison humaine. Le visiteur peut déambuler entre elles, son corps entier est mis en situation d’éprouver l’œuvre par différents sens. La sobriété et la répétition marque cette oeuvre qui cherche avant tout à rappeler l’étendue de cette catastrophe. On appelle installation ou environnement cette forme d’œuvre en trois dimensions apparue au XXème siècle.

· L’interprétation, le sens de l’œuvre, l’ intention de l’artiste
Cette analyse permet de comprendre que cette étendue évoquent sans le représenter vraiment un cimetière. On pense à une architecture qui commémore des morts en masse. Cette œuvre qui rappelle le génocide juifs durant la seconde Guerre Mondiale est faite pour être parcourue. Le visiteur, comme dans un labyrinthe peut s’y perdre et éprouver un sentiment d’angoisse, mais aussi oublier la gravité du lieu et s’amuser à « cache cache » C’est précisément sur ces sensations diverses éprouvées par le visiteur que le monument prend son sens. C’est au visiteur de faire l’effort de ne pas oublier, c’est si facile...
C’est une œuvre qui transmet la mémoire de la shoah et honore ses victimes en invitant le visiteur à un parcours danslequel il est mis en situation d’éprouver des sensations diverses e contradictoires.
Le sous sol présente la documentation historique sur les assassinats des d’Europe et se veut « lieu d’information »



En lien


2146 pavés. Place du monument invisible. Jochen Gerz  1993
Monumenta 2010 personnes  Christian Boltanski   2010





3 commentaires:

  1. on peut le comparer avec qu'elle œuvre svp ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il y a David Olère (ancien prisonnier d'Auschwitz), Otto Dix (der krieg) qui sont contre la violence de la guerre. A l'opposé, il y a les propagandes Hitlériennes et Staliniennes et les Comics Américains (Batman,...) qui militent pour une forme de violence.

      Supprimer