Marylin de Andy Warhol

 L'oeuvre 

Marylin 

Sérigraphie sur toile  (9 toiles) 1967 

L'artiste

Andy Warhol

Biographie

Andy Warhol, de son vrai nom Andrew Warhola, est né en 1928 aux Etats-unis. Il est mort en 1987.
Entre 1945 et 1949, il fait ses études au Carnegie Institute of Technology où il obtient le titre de Bachelor of Fine Arts. Cette même année, il commence à travailler comme dessinateur publicitaire et crée ses premiers croquis pour le fabricant de chaussures I. Miller.
En 1960, il réalise ses premiers tableaux inspirés des comics. En 1962,il peint ses premières boîtes de soupes Campbell's, et compose aussi ses premières sérigraphies sur les stars américaines.
Warhol ouvre la Factory dans un loft sur la 47e rue. C'est une sorte d'atelier artistique qui sert en même temps de studio pour ses œuvres cinématographiques et de lieu de rencontre pour son entourage.
C'est là qu'il tourne plusieurs films expérimentaux, largement improvisés, sans sujet ni scénario.
En 1964 a lieu la première exposition exclusive en Europe.
En 1965, il annonce officiellement qu'il abandonne la peinture. Il découvre le groupe de rock, le Velvet en décembre et en devient le producteur. Le groupe fera souvent des concerts à la Factory. Il réalise la pochette d'un de leurs albums.
Le 3 juin 1968, il échappe de peu à la mort quand Valerie Solanas, une des actrices de Warhol, tire trois coups de pistolet sur lui dans le hall de la Factory. Déclaré pendant un temps cliniquement mort, Warhol s'en tirera de justesse, mais il ne récupérera jamais vraiment et devra porter un corset jusqu'à la fin de ses jours.
En 1969, baignant à la fois dans le milieu underground et VIP de l'époque, Warhol publie les premiers exemplaires de son magazine Interview, avec des articles illustrés sur les célébrités du moment.
En 1972, il fait un retour à la peinture avec des portraits sérigraphiés, comme ceux de Mao Zedong. Warhol est alors inondé de commandes.
Durant l'année 1980, Warhol produit des clips vidéos et ouvre la chaîne de télévision câblée Andy Warhol TV.
Entre 1982 et 1986, il réalise ses derniers portraits de célébrités (Mickaël Jackson en 1984) et reprend des œuvres très célèbres, comme La Naissance de Vénus de Botticelli, ou la Cène de Vinci.

Contexte historique (social, historique, artistique…)

Dans les années 1960, l’Amérique est déjà l’hyperpuissante que nous connaissons aujourd’hui. C’est une société de consommation, d’abondance. L’objet, la publicité, les biens matériels y sont rois. Cette société, les artistes américains l’observent, mi fascinés, mi effrayés, et en récupèrent les symboles pour le représenter dans ce qu’elle a de banal et d’exceptionnel…

Les Etats Unis n’ont jamais été aussi prospères qu’après la  Deuxième Guerre Mondiale. Le culte du bonheur matériel y est célébré: supermarchés immenses, objets qui facilitent la vie, voitures rutilantes… La consommation, le confort, le bien-être et les loisirs deviennent des valeurs essentielles. C’est l’American way of life que ne cesse de vanter la publicité. C’est aussi  l’apparition d’une véritable culture populaire de masse: cinéma, bande dessinée, télévision, musique…

Le pop art nous montre de manière anodine un monde que nous avons tous en commun. Un monde rempli d’objets interchangeables. Avec la production de masse, l’univers s’uniformise: les supermarchés sont presque partout les mêmes, nous achetons et consommons par cœur, sur notre univers de tous les jours, si familier que nous ne le regardons même plus. Il vante la beauté du banal, du quotidien. C’est un art de la récupération. A l’écoute de la société, il s’en inspire, reprends et détourne ce qu’elle produit: publicités, emballages, produits ménagers…

Analyse

· Analyse iconographique (description de ce qui est représenté)

Sujet: L’actrice Maryline Monroe (actualité cinématographique)

Genre: Portrait

Format: 9 toiles de 91.5 x 91.5 cm chacune; format carré

Cette peinture représente Marylin Monroe, actrice américaine de l’époque. Cette œuvre se compose de 9 tableaux, de même format carré , présentant un cadrage serré de l’actrice. Chaque représentation propose une combinaison de couleurs différentes. Les  parties du visage sont identifiés par un jeu de couleurs acidulées, et vives. Les représentations semblent identique mis à part la variations des couleurs et pourtant en y regardant de plus prés on perçoit des différences dû à la multiplication de l’image, l’encre ne s’est pas imprimé de la même façon sur les différents portraits et ceci est dû à la technique employée: la sérigraphie. 

· Analyse plastique (sur les formes, les couleurs, la matérialité, espace…)

L’oeuvre se compose de 9 tableaux, ce qui fait écho à la production en série qui se développe à l’époque.

Il utilise ici le procédé sérigraphique qui consiste à reporter mécaniquement une image sur une toile en la réduisant à ses traits essentiels. Dépouillée de ses détails, la forme acquiert une plus grande efficacité visuelle. Outre ce pouvoir, cette technique, issue de l'industrie publicitaire pour laquelle Warhol a travaillé, lui permet d'approcher son idéal d'objectivité, selon lequel la perfection serait la reproduction à l'identique. Cette opération aurait pour effet de séparer l'image des significations qu'on lui attribue pour n'en conserver que l'apparence, l'image pure.

L’usage de la couleur est également significatif de cette société de consommation. Les couleurs vives présentent dans ces images place la figure de Marylin tel un objet de consommation, car elles font références aux publicités de cette société de consommation qui se développe (enseignes, affiches, objets de consommation…) Warhol s’imprègne de ce qui l’entoure et puise dans l’imagerie du cinéma pour ce sujet.

Le sujet en question ici est en lien direct avec les thématiques des artistes du Pop Art qui s’approprie des images de masse: acteurs, chanteurs célèbres.

· L’interprétation, le sens de l’œuvre, l’ intention de l’artiste

Un artiste de son époque. Par ses œuvres, Warhol utilise des images connues de tous pour nous dresser un portrait de l’Amérique, sans jugement, mais sans complaisance...Les artistes du pop art, dont il fait partie,  nous montrent de manière standard un monde standardisé. Ils s’effacent derrière leurs œuvres et se mettent à distance. Ils ne cherchent pas a exprimer une quelconque émotion, ni à montrer un savoir-faire technique. Comme le monde qu’il décrivent, leurs œuvres semblent pouvoir être réalisées en série, produites par n’importe qui, pour n’importe qui… C’est à dire tout le monde

L’actrice nous fixe, multiplié, en série, telle un objet de consommation, déclinée en plusieurs couleurs.

Le pop art récupère ces images fortes qui fascinent le monde: l’argent, le strass et les paillettes, Hollywood et les stars. Mais derrière ces images, se cachent une autre réalité, les Etats Unis s’est aussi : la chaise électrique,; la bombe atomique, la pauvreté…

En effet, lorsqu’on regarde le tableau de plus prés, l’image de cette icône du cinéma, semble usée, salie. Le procédé de fabrication: la sérigraphie permet cet effet d’image accidentée.

« Tout le monde se ressemble et agit de la même façon »

En lien

Just what is it that makes taday’s homes so different, so appealing. 1959 Richard Hamilton.

In the car 1963 Roy Lichtensetein 

La fureur de vivre. Film américain 1955 de Nicholas Ray.