jeudi 13 septembre 2012

La réserve de Christian Boltanski




L’œuvre
 La réserve  

Installation 1990
Centre Georges Pompidou Paris

L'artiste
Christian Boltanski  

Biographie


Christian Boltanski est un artiste français né en 1944, à Paris, à la fin de la seconde guerre mondiale d'un père juif d'origine russe et d’une mère corse chrétienne. Après une adolescence sans scolarité régulière et sans avoir véritablement reçu de formation artistique traditionnelle, Christian Boltanski commence à peindre en 1958.
Il se tourne vers l’installation à partir de 1976. Il développe une oeuvre où se mêlent réalité et fiction. Beaucoup d'oeuvres de Boltanski travaillent sur le souvenir, du souvenir d'enfance au souvenir des défunts, de l'histoire personnelle à la grande histoire. Dans un premier ensemble d’oeuvres, il travaille autour de son enfance reconstituée et mise en scène. Il s’intéresse ensuite à un passé plus collectif, expose des photographies, des vêtements ayant appartenu à des personnes anonymes et fait référence aux évènements tragiques de l’histoire.
Dans un cas comme dans l’autre, c'est un travail d'archéologue qu'accomplit Boltanski. Cependant, attention : il ne renonce en rien à l'arme de la fiction: parmi la multitude de portraits qu'il collectionne depuis des années, certains ne sont pas ceux des victimes; tout comme les reliques, qui paraissent celles du quotidien atroce des foules promises aux chambres à gaz, et qu'il confectionne lui-même ou qui appartiennent parfois à son propre passé.

Les objets qu'il présente, il les met en scène dans l'espace, mais aussi dans le temps. Chaque objet nous replonge dans le passé : le passé personnel, réel ou fictif, plus ou moins dramatique, de l'artiste, le passé d'un objet, ou le passé de l'humanité entière. Les oeuvres de Christian Boltanski sont adressées à tous, elles interpellent. La mémoire que Boltanski ranime à
travers de précaires accumulations d’objets, de vêtements, de photographies, est une mémoire universelle.
En couple avec l'artiste Annette Messager, Christian Boltanski est aujourd'hui reconnu comme l'un des principaux artistes contemporains français. Il enseigne à l'école nationale supérieure des beaux-arts de Paris et vit à Malakoff.

Contexte historique (social, historique, artistique…)


Contexte de création: Son père juif est resté caché dans un réduit pendant la seconde guerre mondiale.
Boltanski est resté marqué par le souvenir de l'Holocauste. La shoah hante le travail de cet artiste En effet, dans son enfance, il a baigné dans un environnement où sa famille n’a eu de cesse de raconter cet épisode noir de l’histoire.

Le mouvement artistique: On peut rattacher la démarche de cet artiste au mouvement: narratif art: né en 1973. et constitué d’artistes américains et européens. Sa spécificité  repose sur l’utilisation systématique de la photographie couplée avec du texte, séparés dans l’espace, mais reliés par le sens. Ce mouvement  choisi ses thèmes dans la vie quotidienne. Les textes et photos nous racontent des histoires (« narrative » , « narratif », du latin « narre » = raconter).  De nombreuses photos sont autobiographiques : les artistes puisent largement dans le répertoire de leurs souvenirs.
Autres artistes du groupe: Jean Le Gac (français), Annette Messager (française), Jochen Gerz (allemand), William Wegman (américain),…
Le contexte historique dont il est question dans son œuvre est la SHOAH durant la Seconde Guerre Mondiale.


Analyse


· Analyse iconographique (description de ce qui est représenté)
Sujet: Disparition, souvenir
Genre: Œuvre autobiographique
Format: Dimensions relatives à la taille du lieu d’exposition
Dans cette œuvre,  Boltanski tapisse les murs d’une salle entière de vêtements usagers, voire poussiéreux, qui répandent une odeur de grenier. La forte présence de l’œuvre ne se manifeste pas seulement visuellement, mais aussi par une dimension olfactive trop rarement exploitée en art plastique.

· Analyse plastique (sur les formes, les couleurs, la matérialité, espace…)
La matérialité: En s’emparant du vêtement , l’artiste crée une œuvre profondément émouvante. Cette œuvre fait allusion aux entrepôts dans lesquelles les nazis remisaient les effets personnels des personnes déportées. Les vêtements , sont comme des métaphores de l’être humain, pendus comme matériaux. Pour lui, « La photographie de quelqu'un, un vêtement ou un corps mort sont presque équivalents : il y avait quelqu'un, il y a eu quelqu'un, mais maintenant c'est parti ». Le vêtement est lui aussi une trace ou une empreinte qui témoigne d'une vie passée.L'usage du vêtement chez Boltanski est donc d'emblée lié au thème de la mort, comme c'était déjà le cas pour la photographie.
Le vêtement qui a contenu le corps du défunt, est alors  associé à une enveloppe vulnérable. La vanité et la mort sont des sujets chers à l’artiste.
L’espace: Il met en scène les non seulement dans l’espace mais également dans le temps, puisque chaque objet nous remémore un passé. Le fait de remplir cette salle d’exposition, évoque à la fois le nombre important de juifs déportés. Le corps du spectateur est interpellé par la  foret présence de cette œuvre à la fois visuel et olfactive, mais également par un sentiment d’étouffement provoquer par l’e dispositif d’installation sur les murs, les limites de la pièces semblent moins visibles.
Cette œuvre peut être comparée à un monument funéraire (construction élevée sur une sépulture). L’œuvre est puissante, frontale. En effet, nous avons ici une pièce remplie de vêtements évoquant les défunts. Les lumières évoquent celles que l’on dépose parfois en mémoire aux personnes.

· L’interprétation, le sens de l’œuvre, l’ intention de l’artiste
Boltanski a voulu créer un monument à la mémoire des personnes disparues pendant l’Holocauste. Tous les objets que l’artiste convoque dans ses œuvres, ses collections, au-delà d'apparences modestes, sont les dépositaires d'un souvenir qui leur procure un fort pouvoir émotionnel. Qu'il présente ces objets sous forme de vitrines, ou de réserves, il les met en scène dans l'espace, mais aussi dans le temps. Chaque objet replonge le spectateur à sa manière dans le passé : le passé personnel, réel ou fictif, dramatique ou comique, de l'artiste, le passé d'un objet, ou le passé de l'humanité entière. Ce sont des reliques.
Réserve nous isolent du moment présent pour nous transporter dans un espace de méditation, voire de recueillement pour les pièces des dernières années qui s'articulent autour du thème de la mort. Elle interpelle à la fois la mémoire collective, et la mémoire individuelle
Ainsi, toutes les œuvres de Boltanski travaillent sur le souvenir, du souvenir d'enfance au souvenir des défunts, de l'histoire personnelle à la grande histoire. Selon Boltanski, l'artiste est
 celui qui dévoile au spectateur « une chose qui était déjà en lui, qu'il sait profondément ; il la fait venir à hauteur de la conscience ».


En lien



Mémorial aux juifs assassinées d’Europe Peter Eisenman  2005
2146 pavés. Place du monument invisible. Jochen Gerz
Monumenta 2010 personnes Christian Boltanski   2010


2 commentaires:

  1. Cet article m'a bien servi, il est intéressant et bien construit selon moi. Cependant, il faudrait faire attention aux fautes d'orthographes qui sont gênantes et aussi aux mots manquants à certains endroits. En tout cas, merci et bravo pour cet article !

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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